Le 28 septembre 1993, M. René-Roger Dagobert déposait au Tribunal un certain nombre de pièces, parmi lesquelles une lettre à en-tête «Prieuré de Sion» datée du 8 mars 1989 et dans laquelle il était fait état du décès de «notre ancien Grand-Maitre.., de celui qui fut toujours un homme de l'ombre, parfaitement honnête et juste, tombé sous les coups de certains “initiés” américains», Roger-Patrice Pelat, Dans un livre traitant du sujet, il était indiqué que, de 1963 à 1981, un des dirigeants de l'organisation aurait été Pierre Plantard. Entendu le 19 octobre 1993, Pierre Plantard dit Pierre Plantard de Saint Clair, affirmait que le Prieuré de Sion était un ordre initiatique à l'organisation pyramidale : Nautonnier, trois Surveillants, neuf autres membres formant le Grand Conseil, puis des groupes de trois personnes recrutant elles-mêmes trois autres personnes de façon à atteindre le chiffre de 121. M. Plantard affirmait en outre ne plus rien connaître de l'Ordre depuis 1984.

Le 15 novembre 1993, un article de France-Soir dressait la liste des prétendus Grands Maîtres du Prieuré, parmi ceux-ci, Thomas Plantard à partir de 1989, Après localisation, il était immédiatement procédé à l'audition de celui-ci ainsi qu'à une perquisition à son domicile. Il affirmait qu'une grande partie des si «frères de l'Ordre étaient des affairistes», avoir été Grand Maître pendant trente-six jours, ne jamais avoir assisté à une réunion de l'Ordre et n'en connaître aucun membre. Il était saisi à son domicile un exemplaire d'une revue intitulé Le Cercle, revue fabriquée très artisanalement à partir d'articles d'autres revues ésotériques, d'articles de presse d de montages photographiques. Réentendu le 23 novembre 1993, M. Pierre Plantard finissait par reconnaître être absolument certain que Roger-Patrice Pelat n'avait jamais été Grand Maître ni d'ailleurs membre du Prieuré de Sion. ll indiquait simplement avoir «pris contact en 1970 avec Roger-Patrice Pelat pour le projet de financement d'un film intitulé “L'or du diable”. Ce projet n'avait jamais vu le jour. M. Pelat avait proposé Roger Hanin pour interpréter le rôle de l'Abbé Saunières». Il y avait donc tout lieu de penser que la lettre remise par M. Dagobert à en-tête du Prieuré à propos du décès de Roger-Patrice Pelat était un faux.